Réseau PCF Kurdistan

Près de 1.500 personnes ont défilé de Castellane au consulat turc.

A l’appel du Conseil démocratique kurde de Marseille, une nouvelle manifestation a eu lieu hier après-midi place Castellane. Munis de pancartes, transportant un cercueil barré du message « Le silence tue et rend complice des crimes contre l’humanité », les quelque 1.500 manifestants se sont dirigés vers le consulat turc pour dénoncer le massacre des Kurdes en Turquie.

Depuis plusieurs mois, des villages kurdes sont sous occupation des forces turques et luttent pour leur droit à l’auto-gouvernance. Les communes de Sur, Cizre et Silopi sont particulièrement concernées depuis le 2 décembre dernier.  « Près de 1,3 million de personnes ont été affectées par des couvre-feux, mis en place à 56 reprises », dénonce le Conseil démocratique. Les habitants sont donc sous contrainte, n’ont pas accès aux produits de première nécessité et aux soins. Les blessés ne peuvent pas aller se soigner à l’hôpital, ce qui a provoqué plusieurs morts, dont des nourrissons, assure-t-on parmi les manifestants. Au cours de ces quatre derniers mois, « 268 civils dont 62 enfants et 37 femmes ont été tués », détaille le Conseil démocratique. Parmi elles, un étudiant, Cihan Karaman, déjà blessé et pour « lequel la Cour européenne des Droits de l’homme avait récemment enjoint l’État turc de lui garantir l’accès aux soins ».

Au fil des mobilisations qui s’intensifient, la communauté kurde de Marseille n’a de cesse de réclamer l’arrêt du « nettoyage ethnique », « la fin immédiate de la collaboration entre l’Union européenne et la Turquie » et « la reprise des négociations entre l’État turc et le PKK afin de trouver une issue politique à la question kurde ».

Désespérés que le monde reste indifférent face à ce massacre, les manifestants kurdes promettent de tenir bon. Un grand rassemblement est d’ores et déjà prévu cette fois-ci à Strasbourg, siège du Parlement européen, le 13 février prochain.

Umut Akar (La Marseillaise, le 4 février 2016)