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Syrie. La guerre prétexte à la politique de la tension.

Le conflit est devenu un terrain de jeu macabre entre plusieurs puissances. Parmi elles, la Turquie en profite pour développer un arsenal sécuritaire contre des démocrates et les forces kurdes.

Il y a bien longtemps que le conflit syrien, surgi dans le sillon des Printemps arabes, est devenu une guerre attisée par des intérêts géopolitiques qui ont dévoyé les aspirations populaires d’origine. En quelques mois, la Syrie s’est en effet transformée en terrain de jeu macabre des grandes puissances. La Russie y voit une occasion idéale pour regagner en influence dans la zone. Quant à l’Arabie saoudite et l’Iran, ils sortent les muscles pour perpétrer la guerre fratricide entre sunnites et chiites, les deux religions de l’islam. Si ces trois pays mènent leurs opérations en terrains extérieurs, la Turquie a, elle, choisi d’en profiter pour également –à coup de mesures sécuritaires– régler une série de comptes dont le peuple kurde fait principalement les frais. La répression d’une manifestation pro-kurde dimanche à Istanbul en est le dernier exemple en date.

La presse victime pour avoir dénoncé la politique d’Erdogan

A travers une politique manichéenne, le président islamo-conservateur Recep Tayyip Erdogan est en train de cliver la société turque. Chaque voix qui s’élève risque à tout moment de le payer de sa liberté, comme en témoigne l’emprisonnement des deux journalistes Can Dündar et Erdem Gül du journal « Cumhuriyet » encourant la perpétuité pour avoir accusé l’État turc d’avoir des liens militaires avec Daesh. Et ce bien qu’officiellement Ankara soit engagé contre l’État islamique.

L’obsession de la Turquie actuelle est d’empêcher l’influence kurde (dont la population est présente en Irak, en Syrie, en Iran et en Turquie) de grandir. Ce qui, une fois la guerre en Syrie terminée, pourrait donner au peuple kurde une plus grande légitimité à demander une autonomie territoriale et politique renforcée.

La communauté internationale a souligné (certes de manière mesurée) l’apport des Kurdes contre l’État islamique. Comme ce fut le cas à Kobane. A contrario, l’armée turque n’hésite pas à carrément bombarder les forces kurdes combattant Daesh en territoire... syrien, proche de sa frontière.

Des positions kurdes bombardées par la Turquie… en Syrie

Hier, pour le troisième jour consécutif, la Turquie a frappé des positions kurdes en Syrie et a annoncé, malgré les appels internationaux notamment de Paris et Washington à cesser ces tirs, qu’elle continuerait à bombarder les Unités de protection du peuple (YPG), les milices du Parti de l’union démocratique (PYD), en représailles selon Ankara à des tirs venus de Syrie.

La Turquie affirme qu’elle ne laissera pas la ville syrienne d’Azaz, située à proximité de sa frontière, tomber aux mains des forces kurdes a encore déclaré hier le Premier Ministre turc Ahmet Davutoglu. « Nous ne laisserons pas Azaz tomber. Le YPG ne sera pas autorisé à avancer vers l’ouest de l’Euphrate et à l’est (du canton) d’Afrin », a dit M. Davutoglu aux journalistes dans l’avion qui l’emmenait en Ukraine. « Le YPG est actuellement et clairement un pion de la volonté expansionniste de la Russie en Syrie ».

En attendant, Damas a dénoncé une atteinte à son « intégrité territoriale » et en a appelé à l’ONU dont l’émissaire pour la Syrie Staffan de Mistura était attendu hier soir dans la capitale syrienne. Une visite qui intervient alors que des tirs de missiles ont « tué près de cinquante civils dont des enfants et fait de nombreux blessés » dans « au moins » cinq établissements médicaux et deux écoles à Alep et Idlib, a affirmé hier l’ONU sans préciser l’origine des tirs. Une ONG syrienne a estimé qu’ils étaient « probablement russes ».

Sébastien Madau (La Marseillaise, le 16 février 2016)

La Marseillaise avec « La République »

Can Dündar et Erdem Gül sont embastillés depuis 83 jours. En attente d’un procès pour avoir exercé leur métier : informer. Parce que leur sort est insupportable, la Marseillaise lance une campagne pour leur libération immédiate et vous invite à signer une pétition. Nous sommes en fraternité avec ces hommes qui ont pour seule arme le stylo et pour unique devoir celui d’éclairer leurs concitoyens. Quitte à se mettre en danger : Les deux journalistes risquent la prison à vie. Nous serons à leurs côtés tant qu’ils ne retrouveront pas leur intégrité volée par un État liberticide qui emprisonne ceux qui osent s’exprimer.

Le directeur de la publication et le chef du bureau d’Ankara du quotidien turc Cumhuriyet (« La République »), ont commis pour l’État et le Président Erdogan un « crime » : démontrer les liens entre les services secrets turcs et les terroristes jihadistes. Les premiers ont livré des armes aux seconds et alimentent ainsi la guerre en Syrie. Tout à son obsession d’écraser les Kurdes, les seuls qui tiennent tête à Daesh, Erdogan joue à l'apprenti sorcier avec la complicité des grandes puissances. La France et l’Europe se grandiraient en faisant leur l’exigence de libération de ces journalistes.

Françoise Verna (La Marseillaise, le 16 février 2016)

Mobilisations

Pour les amis. En ce jour de la Saint-Valentin, vous êtes venus nous voir en prison Silivri en laissant ou en étant accompagnés de ceux ou celles que vous aimez. Vous nous avez grandement soutenus. Notre point commun en amour est la liberté. Lorsque nous l’atteindrons, chaque jour sera la Saint-Valentin. Cette nuit, nous allons dormir avec le désir de la liberté et la justice. Je vous le recommande. Je vous recommande cela. Merci d’être venu. Je vous salue avec amour. Can Dundar prison Silviri. Traduit du turc par Umut Akar.

Une pétition à signer en ligne. Une pétition pour demander la libération de Can Dündar et Erdem Gül est disponible en ligne.

500 personnes environ ont protesté hier à Marseille comme dans de nombreuses villes européennes contre la détention d’Abdullah Öcalan, fondateur du PKK arrêté 17 ans plus tôt. Simultanément Marie-Christine Vergiat (FdG) a lancé un appel signé par 100 euro-Députés pour faire sortir le PKK de la liste des organisations terroristes.

La Marseillaise, le 16 février 2016

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Syrie. La guerre prétexte à la politique de la tension.

le 16 février 2016

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