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Kurdistan. Appel du Parti Démocratique des Peuples (HDP)

Halte aux massacres à Sur !

A ce jour, 290 citoyens ont perdu la vie au cours des 58 couvre-feux imposés dans 21 villes, à travers 7 provinces kurdes. Déclaré par la préfecture de Diyarbakır le 2 décembre 2015, sans aucune base constitutionnelle, ni légale, le blocus sur le district de Sur, dans la province de Diyarbakir, est à son 91ème jour. 24 citoyens de Sur ont perdu la vie pendant ce couvre-feu. Ce chiffre représente uniquement les victimes qui ont pu être identifiées.

Durant des siècles, Sur a été le centre historique, culturel, social et économique de la ville de Diyarbakır. Le couvre-feu imposé dans ce district n'est rien de moins qu'un siège militaire qui viole ouvertement les droits et libertés fondamentaux, et en particulier le droit à la vie, le droit à la santé, le droit à l'éducation et la liberté de circulation. A Sur, la vie s’est arrêtée. L’accès à l’eau et l’électricité est interrompu. Il en est de même pour les produits de première nécessité tels que les médicaments et le pain. Dans ce contexte alarmant – et sous les yeux du monde entier – des enfants, des femmes et des personnes âgées sont tués tous les jours. Des sites historiques et des lieux de culte appartenant au patrimoine de l’humanité sont détruits par les forces de sécurité appuyées par des groupes paramilitaires. La muraille de Diyarbakir inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO a été endommagée par des tirs d’artillerie. La mosquée Kurşunlu, vieille de 500 ans, la mosquée historique d'Hasırlı, l'église syriaque Sainte Marie (1700 ans), l'église arménienne Surp Giragos et des églises protestantes figurent parmi les nombreux sites historiques détruits ou rendu inutilisables.

A Cizre, dans la province de Sirnak, 178 cadavres ont été extraits des sous-sols des immeubles bombardés tout au long des deux mois de siège sur la ville. Les membres des familles sollicités pour identifier les corps ont indiqué que ceux-ci étaient brûlés au point d’être méconnaissables. Nombre de ces dépouilles ont été envoyées par les autorités turques dans d'autres villes afin d’y être autopsiées, ce qui augmente encore plus la souffrance des familles.

La seule façon d’éviter que le massacre de Cizre se reproduise dans toute sa cruauté, sous le regard indifférent du monde, c’est de lever immédiatement le couvre-feu de Sur. Le blocus militaire doit être levé pour que les personnes dont la vie est menacée puissent être évacuées en sécurité. Tout ce qui se déroule à Sur actuellement et tout ce qui pourrait s’y passer dans les jours à venir concerne l’humanité et la dignité humaine.

La stabilité en Turquie et au Moyen-Orient est de l’intérêt de tous les acteurs politiques internationaux. Face aux évolutions dramatiques en Turquie, il est primordial de prendre une position claire en faveur de la liberté, de la paix et de la démocratie.

Nous appelons toutes les institutions et mouvements démocratiques à exprimer une réaction ferme face à la crise humanitaire et politique de Sur.

Figen YÜKSEKDAĞ et Selahattin DEMIRTAS, Coprésidents du Parti démocratique des Peuples (HDP)

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Kurdistan. Appel du Parti Démocratique des Peuples (HDP)

le 01 mars 2016

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